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Deux jours plus tard, les deux inspecteurs étaient conviés à assister à l’autopsie de l’inconnu de l’île. Le médecin légiste se trouvait devant sa table où était allongé le corps recouvert d’un drap en plastique jaune utilisé pour les maladies contagieuses. Les deux policiers reculèrent d’un pas, devant ce spectacle.
– Merde, mais c’est quoi ce bordel ? s’écria Nicolas Fernaut, Encore une de vos blagues d’un goût douteux ?
– Nous avons été en contact du corps, sommes nous en danger ? s’inquiéta Norbert.
– Mais non ! le rassura le docteur.
–Alors pourquoi ce drap et le symbole des maladies contagieuses ? interrogea Nicolas.
Le biohazard était imprimé sur le drap, le symbole du danger biologique, un cercle surchargé de trois croissants sur fond jaune.
– Et bien, les analyses sanguines du défunt sont assez bizarres.
– Bizarres, vous avez dit bizarres ? cita Napoli Norbert, qui connaissait ses classiques.
– Nous avons d’abord pensé à une anomalie et avons refait faire l’analyse poursuivit le médecin légiste.
– Et le résultat? demanda Nicolas.
– Ses analyses étaient celles d’une personne n’ayant eu aucune hygiène, ni reçu aucun soin médical de toute sa vie.
– Cela arrive encore ? fit Norbert
–De nos jours, très rarement. Même des populations dans les pays du Tiers Monde ont accès à des soins, et en priorité des vaccins, assura le docteur Tagarte.
– Oui, les vaccins se repèrent très facilement avec des anticorps dans le sang.
– Le sang de la victime contenait des anticorps contre certaines pathologies.
– Comme les quelles ?
– Nous avons trouvé des anticorps contre la grippe bien-sûr, les maladies infantiles également. C’est normal pour des personnes les ayant contractées, mais ce qui nous a le plus surpris est d’avoir trouvé la variole.
– La variole, c’est quoi ?
– Une maladie contagieuse qui a disparu après la seconde guerre mondiale, très contagieuse, potentiellement mortelle. Je n’avais vu sa forme active que sur photographie dans des livres médicaux… Jusqu’à ce matin où je l’ai découverte active et réelle dans mon microscope.
– La forme qu’il a est-elle contagieuse ?
– Non, se sont les anticorps d’une personne qui a contracté la maladie, mais j’ai du déclarer ma découverte au CDC, le centre des maladies infectieuses. Après l’autopsie, je serais dans l’obligation de faire incinérer le corps.
– Incinérer le corps, mais pourquoi ?
–Il ne faut pas que le germe soit contagieux et donc la meilleure solution est la destruction par le feu.
– Elle est si dangereuse que cela cette maladie ?
– Oui, elle a fait des millions de morts au cours des siècles.
–Bon, revenons au corps. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
– Sa peau, ses cheveux sont ceux d’un vieillard, par contre, sa dentition, même si elle n’a jamais vu un dentiste de toute sa vie ni une brosse à dent, parait plus jeune que son âge.
– Et comment vérifier cela ? Demanda l’inspecteur chef.
–J’ai pris une radio de la mâchoire que j’ai envoyé à un institut d’anthropologie.
– D’anthropologie ? Et nous aurons sa réponse quand ?
– J’ai reçu deux mails de leur part. Le premier réclame des informations sur le lieu de la découverte archéologique du site, et le second me demande la datation, autrement dit l’âge du corps.
– Comment cela l’âge ?
– Le second mail va encore moins vous plaire.
– Et pourquoi cela ?
–Pour les anthropologues, la dentition est celle d’une personne qui a vécu au Moyen Age avec un apport important en viande et donc surement une personne de la haute société.
–Du Moyen Age ? mais ils sont nuls ou quoi ses scientifiques ? s’énerva Nicolas.
– Pas du tout, ils sont très bon dans leur domaine, on ne peut rien leur reprocher. Sa dentition nous apprend juste que cette personne vivait comme un individu du Moyen Age et son âge a été estimé entre 30 et 35 ans.
– Mais sur la table il semble en avoir presque 80, cela est impossible !
– Cela a été ma première réaction, puis j’ai fais une autopsie approfondie du corps.
– Et cela a donné quoi ?
–Il avait le cœur d’un homme d’une trentaine d’année, par contre, son foie et ses reins étaient en mauvais était, mais il m’est difficile de dire pourquoi. Son dernier repas était composé de viande séchée et d’une belle portion de vin de mauvaise qualité, disons le clairement, du gros rouge qui tache.
– Et vous êtes sûr de vous pour l’estimation de son âge ?
– Les muscles du corps sont ceux d’un homme dans la force de l’âge, mais il a subit de nombreuses blessures, et j’ignore comment il a pu survivre avec son mode de vie.
– Vous pouvez être plus précis docteur ?
Le médecin légiste afficha sur le mur lumineux d’autres radiologies montrant le thorax les jambes et les bras. Il montra de nombreux os ressoudés sur une grande partie du corps.
– Comment cela est possible ? comment a-t-il pu se faire autant de fracture et survivre sans voir de médecin ?
– Je ne l’explique pas moi-même. Était-il une force de la nature ou a-t-il eu beaucoup de chance ? Il aurait dû jouer à la loterie
– Bon, alors finissons par la cause de la mort.
Le légiste souleva le drap en plastique pour dévoiler tout le corps et la plaie.
– La blessure a été provoquée par une arme blanche longue et fine.
– Et vous avez une idée de l’arme ?
– Je ne peux vous donner que des hypothèses, j’en serais plus après avoir fais un moulage de la plaie.
– Je vous écoute.
– Ce n’est pas un couteau qui a fait cela, je pencherai plus pour une lame très longue fine, mais solide.
– Vous nous dites qu’il a été tué par une épée ?
– Je ne vois que cela. Je peux dire également que la lame était constituée un métal très dur, j’ai trouvé juste deux limailles de fer sur deux cotes. Je les ai envoyé en analyse, je pense avoir les résultats dans un mois.
– Dans un mois, pas avant ?
– Pour des raisons budgétaires à ce que j’ai compris. Il faut être patient, si la demande d’analyse est acceptée bien sûr.
– Et si cela n’est pas le cas ?
–Je pourrais toujours l’envoyer dans le même service d’archéologie.
– Merci d’avance.
Les deux policiers sortirent de la salle d’autopsie, toujours en parlant de la victime…
PIERRE
(la suite dans les prochains mois)
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