6. EXT. LA PLAGE La petite famille descend sur une plage déjà bondée de monde. Les enfants portent leur petit bazar (seau, pelle et tout le toutim), les parents les serviettes de bain et le parasol. Didier marche en tête. Un ballon de volley le frappe en pleine margoulette. Il s’écroule sur le sable. Les joueurs accourent vers la victime. Tandis qu’elle ranime son homme par des petites claques, Véro incendie les responsables. (CONTINUED)
CONTINUED: 7. VERO Vous ne pouvez pas faire attention, non! Vous me l’avez presque assommé! UN JOUEUR Excusez-nous, le ballon a pris une mauvaise direction. VERO Ben voyons, une erreur de frappe ! Comme toujours, c’est les civils qui trinquent! Didier reprend ses esprits. Il prononce des phrases bizarres avant de se reconnecter totalement avec son environnement. Sa femme renvoie le ballon à leurs propriétaires. VERO Et allez faire vos bavures ailleurs ! DIDIER J’ai vu tout noir... VERO Viens, on va se mettre en sécurité. OFF La plage ! Pouvoir enfin sentir, toucher, goûter le sable fin et délicat. S’allonger sur son oncteux tapis doré et s’abandonner à la plus belle des siestes au son des vagues et des cris des enfants qui jouent autour de vous. 7. EXT. PLAGE Didier en gros plan. Il lit un roman, assis sur sa serviette. François vient le déranger. FRANCOIS Papa ! Dis,j’peux t’ensabler? DIDIER Hein? FRANCOIS J’ai fait un trou. Tu vas te mettre dedans et je vais mettre du sable sur toi. Ca va être drôle. (CONTINUED)
CONTINUED: 8. DIDIER Laisse moi tranquille, je lis. FRANÇOIS Allez! S’te plaiiiit ! VERO (qui lit un magazine à côté) Tu pourrais lui faire plaisir? Pour une fois.Qu’est-ce que c’est d’avoir un peu de sable? DIDIER Un peu de sable? Non mais va-y, soutiens-le dans ses âneries. T’irais te mettre là dedans, toi? VERO Mais ce n’est pas à moi qu’il a demandé, chéri. DIDIER (avec un rire) Oui ben alors il a vu la Vierge s’il croit que je vais le laisser m’ensabler. Enchaînement quand Didier est recouvert des pieds jusqu’aux épaules. Une grimace contenue sur son visage. FRANÇOIS T’es vraiment le plus chouette des papas ! DIDIER Oui bon, t’es content maintenant? VERO (réprimant un fou rire)François, t’as mis assez de sable à papa. Elle se lève de sa chaise longue, range son magazine. VERO (avec un sourire)On va se tremper avec Manon. A tout à l’heure chéri. La mère et sa fille s’éloignent. DIDIER Allez, ça suffit, dégage moi de là maintenant. Ca commence à me gratter. (CONTINUED)
CONTINUED: 9. Le gosse dans un soupir de consentement, commence à pelleter le sable. Un marchand de glaces passe alors sur la plage. FRANÇOIS Oh, papa ! J’peux avoir une glace ! DIDIER Comment tu veux qu’je te la paie dans mon état actuel? François fouille dans la sacoche de son père juste à côté de sa serviette. Didier se dévisse la tête pour voir ce qu’il fait. FRANCOIS Un billet de 10, je te rendrai la monnaie. Quel parfum tu veux, p’pa? DIDIER (s’énervant)Je ne veux rien ! Et tu reposes ces sous ! François ! L’enfant file à la rencontre du marchand de glace, abandonnant son père dans sa ridicule posture. DIDIER François! Reviens où t’as ma botte au cul ! Un petit chien a la mauvaise idée de s’approcher de Didier et de lui renifler le visage. DIDIER Dégage ! L’animal se met à gratter le sable puis s’accroupit. DIDIER Ah non ! Pas ici ! Pas ici ! Une grimace d’écoeurement. Enchaînement avec le moment où son fils revient avec les glaces. FRANÇOIS Je t’ai pris parfum chocolat. 8. EXT. SENTIER AU BORD D’UNE FALAISE VOIX OFF Quoi de tel qu’une bonne randonnée pédestre pour recharger ses poumons de l’air le plus pur qui soit, (MORE) (CONTINUED)
CONTINUED: 10. VOIX OFF (cont’d) celui du large. Longer le littoral, se taire pour s’imprégner du gémissement des vagues qui viennent mourir sur les rochers. Tendre une oreille aux mouettes... (sur un ton las) Fatigant quand même, les mouettes. La famille se promène en haut d’une falaise. Les mouettes piaillent dans le ciel. Comme si ça ne suffisait pas, Véro rouspète. Elle a sa petite fille sur ses épaules. DIDIER (prenant le spectateur à témoin)Pas autant qu’elle ! VERO Ca suffit, ça va faire une heure qu’on marche. J’ai mal aux épaules, j’ai mal aux pieds. DIDIER Et la tête? FRANCOIS Alouette ! Le père et son gars partent dans un rire complice. VERO C’est ça, fichez-vous de moi tous les deux ! En attendant mon cher tu vas porter la petite parce que j’en peux plus. Transfert de la petiote sur les épaules paternelles. DIDIER (à sa fille) Bon, et puis arrivés en bas, tu remarches comme une grande. Parce que c’est vrai que tu pèses ton poids. VERO Tiens, tu vois !
11. 9.EXT. AU BAS DE LA FALAISE, SUR DES ROCHERS Didier pose la glacière, d’un air conquérant. On entend les vagues se fracasser contre les rochers, en contre-bas. DIDIER Ici, c’est nickel. VERO C’est trop près de la mer, là. DIDIER Mais non ! Hein que vous voulez pique-niquer ici les enfants? ENFANTS (en choeur) Oui ! FRANCOIS J’ai faim! J’ai faim! VERO Manon, t’approches pas du bord. Véro va chercher sa fille et la prend dans ses bras. Didier gère le pique-nique. Il sort d’un sac réfrigé du jambon, de la salade, des chips et du pain. DIDIER Les enfants, on va se faire des super sandwichs. FRANÇOIS Baaah ! VERO Quoi baaah? DIDIER Tu veux pas d’un super sandwich jambon salade? FRANÇOIS J’veux du poisson ! DIDIER C’est nouveau ça! Tu détestes le poisson ! FRANÇOIS C’est parce qu’avec maman on mange que du pané. (CONTINUED)
CONTINUED: 12. VERO T’es gonflé ! Je t’ai fait de la truite l’autre jour, tu n’as même pas voulu y toucher. DIDIER Ca sert à rien de discuter, y a pas de poisson, y a pas de poisson ! FRANCOIS Y en a dans la mer. VERO Chéri, ton père ne va pas aller louer un chalutier pour t’en ramener. FRANÇOIS Y a qu’à aller sur le port? DIDIER C’est plus l’heure de la criée. Alors tu manges ce qu’on te donne, un point c’est tout. Silence. Tout le monde commence à déguster. Véro a fait des tartines spéciales pour la petite. François croque dans son sandwich, sans enthousiasme. DIDIER (entre deux bouchées) Vraiment super le cadre. Je sais pas si on voit les côtes anglaises de là. Une vague inopinée, assurément sournoise, déferle par dessus le rocher. Grands cris ! François, remis de sa douche, éclate de rire. Manon frappe des mains, réjouie. Véro, trempée comme tout le monde, ne voit pas matière à se réjouir et c’est son mari qui en fait les frais. VERO (Ben voilà ! Je t’avais dit qu’on était trop près ! Comme d’habitude, tu m’écoutes jamais ! Regarde le travail maintenant !) DIDIER (en essorrant son t shirt) Ca va, ça va... (CONTINUED)
CONTINUED: 13. VERO Ca va, c’est tout ce que tu trouves à dire !? Le pique-nique est ruiné, on est trempés ! (reprenant Manon dans ses bras)Et la petite va s’enrhumer ! La vague a déposé un poisson sur le rocher. François l’a repéré, il le prend alors qu’il frétille encore. FRANÇOIS Ouais ! Maman, papa, ça y est, on a du poisson !